Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris sous Viollet le Duc
Dans le cadre des travaux du Groupe de Travail Acoustique-Paysage sonore du Chantier Scientifique CNRS/Ministère de la Culture/Notre-Dame (en abrégé GT Acoustique), nous travaillons à la restitution de fresques sonores historiques.
Pour faire un parallèle avec le chantier de restauration actuel, nous avons choisi de restituer les ambiances sonores du chantier de restauration vers 1850, celui de Viollet le Duc.
La documentation est beaucoup plus importante et fournit plus de détail sur le chantier : on peut lire le Journal quotidien des travaux effectués à la cathédrale Notre-Dame de Paris ou s’appuyer sur les premières photographies.
Comme pour l’élaboration des fresques précédentes, cette restitution est le fruit de longues recherches dans les archives et le résultat des campagnes de captations faites dans le cadre du projet ESPHAISTOSS, sur le chantier expérimental de Guédelon. Il entre également dans le cadre des activités de l’ANR PHEND et des travaux du GT Acoustique-Paysage sonore du Chantier scientifique CNRS/Ministère de la culture/Notre-Dame (financement MITI/CNRS)
Recontextualisation de l’action
La zone de travail
A cette époque, la zone chantier de restauration s’étale sur le côté sur de la cathédrale, du chevet vers la nef (presque à l’identique de celle médiévale, côté Seine, puis prend ses aises vers l’ouest). Les lieux ont bien changé. Au sud de Notre-Dame, le sol est surélevé par la présence de quais qui dominent la Seine. La démolition des anciens bâtiments épiscopaux, laisse voir l’ancien Hôtel-Dieu.
La zone proposée à l’écoute se situe au sud de Notre-Dame.
Nous constatons que, selon la volonté de Viollet le Duc, les gestes artisanaux restent identiques. Sur cette zone, outre le travail des tailleurs de pierre (toujours très actifs), nous avons décidé de mettre à l’honneur les sonorités des menuisiers.
Les évolutions les plus importantes et audibles viennent de la modification des lieux. Ainsi la construction des quais qui canalisent la Seine, surélèvent les activités de déplacement et modifient les acoustiques. Les ponts sont tous construits en pierres. A l’ouest du parvis, la présence de l’ancien Hôtel-Dieu, et l’Hôpital des Enfants Trouvés. Mais l’on peut ajouter une modification de l’environnement urbain. En effet, à cette époque apparaissent les premiers bateaux à aubes et à vapeur. Progressivement l’on va passer de l’ère de l’hippomobile (carrosses, calèches, tombereaux…) à celle de la mécanique (vapeur dans un premier temps, puis moteurs à explosion). C’est la batellerie qui semble le plus en avance (moteur à vapeur et roues à aubes).
La présence de quais ne gêne en rien l’accès aux berges : nous pouvons relever une forte présence de bateaux-lavoirs et de leurs lavandières.
Pour l’écoute proposée, l’auditeur ne bouge pas, il est au centre de la scène et fait face au chantier. Derrière lui il entendra la Seine, ses bateaux et les lavandières – dans le lointain les calèches et carrosses qui passent.
La restitution de cette fresque est à écouter (au casque) ici :
Nous tenons à remercier l’ensemble de nos partenaires sans qui ce travail de restitution n’aurait pu voir le jour, IXXI, le CNRS, certes, mais surtout le chantier expérimental de Guédelon (Yonne) d’où proviennent 99% des enregistrements nécessaires à l’élaboration de ces fresques.
Nous tenons également à remercier FLUX:: Immersive, qui nous a fourni gracieusement le logiciel SPAT Révolutions, dont on se sert pour spatialiser nos fresques sonores et les diffuser en WFS.
Les billets de ce carnet relatent nos captations. Ils donnent les clés d’écoute pour comprendre les activités qui se déroulent sur le chantier.
Crédits illustrations et sons : ©PI2A-Audio/MSH-LSE/UAR2000/CNRS
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Mylène Pardoen (3 décembre 2024). Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris sous Viollet le Duc. L'archéologie du paysage sonore. Consulté le 18 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12tcr
